Nombres Conjonctifs
Les nombres de Seiso servent à beaucoup plus de choses qu'à compter.
Il y a 4 séries distinctes de chiffres (équivalentes à : "un", "unique", "premier", "dernier"). L'une de ces séries est la série des conjonctifs.
Voici les 3 premiers chiffres de la série conjonctive :
Seiso | Français |
---|---|
tb | un |
sa | deux |
kb | trois |
Conjonction
La série conjonctive permet de numéroter des phrases, de manière à exprimer l'équivalent d'un "et" français.
Phrase | Trad. Littérale | Traduction |
---|---|---|
tb neina fhaemin sa leena fhaemin | 1 le chat va vers le repas 2 la vache va vers le repas | Le chat va vers le repas et la vache va vers le repas. |
Au sein d'une même phrase, il est également possible de numéroter des noms pour les traiter de la même manière.
Phrase | Trad. Littérale | Traduction |
---|---|---|
tb neina sa leena fhaemin | 1 le chat 2 la vache vont vers le repas | Le chat et la vache vont vers le repas. |
Infixes Complexes
Les nombres conjonctifs peuvent aussi être retrouvés au sein des infixes, pour y marquer la présence de plusieurs noms.
Phrase | Trad. Littérale | Traduction |
---|---|---|
hae tb naski sa nealamki na | le cuisinier 1 orange 2 fatigué (aspect ki) | Le cuisinier orange et fatigué (il a l'air : ki). |
sei tb nealam sa haelam min | la conversation 1 ma fatigue 2 mon apétit | La conversation me fatigue et me donne faim. |
Pour simplifier les énoncés,
il est fréquent d'omettre ces nombres.
Encore une fois, cette omission est permise par la structure de relation.
Phrase | Trad. Littérale | Traduction |
---|---|---|
hae naski nealamki na | le cuisinier orange fatigué | Le cuisinier orange et fatigué. |
Finalement, il est plus fréquent d'omettre des conjonctifs que de les utiliser. Utiliser un conjonctif dans une relation fait effet d'insistance; ils y sont davantage utilisés à des fins d'emphase ou pour lever l'ambiguité lorsque la frontière entre les différents noms de la relation n'est pas claire.
Relations et Affixes
Les relations peuvent recevoir des préfixes de justification (nei fteo na). Nous allons voir pourquoi et comment.
Les deux phrases ci-dessous sont des phrases normales.
Phrase | Traduction Possible (dépend du contexte) |
---|---|
haemin shaena | Le repas est organisé par le cuisinier |
haemin fhaena | Le repas dédié au / pour le cuisinier |
La phrase ci-dessous peut être équivalente à chacune des phrases précédentes, il s'agit d'une source d'ambiguité (qui peut parfois être résolue par le contexte, et parfois non).
hae haena min | Le repas du cuisinier |
On peut lever une partie de l'ambiguité en insérant un préfixe de justification adapté à l'intérieur de la relation. (ce qui est inhabituel)
hae shaena min | Le repas organisé par le cuisinier |
On tend à éviter d'utiliser des préfixes de justification de cette manière, dans des relations (infixes) lorsque ce n'est pas nécessaire, pour deux raisons principales :
- Cela va à l'encontre du principe de simplification des énoncés. Quitte à utiliser les préfixes de justification, pourquoi ne pas directement former une phrase normale ?
- Les préfixes d'infixes peuvent provoquer une confusion phonétique, car certains initiaux se terminent par les lettres s ou f. (ce point ne sera pas développé dans le cours)
Ci-dessous, un exemple de cas où on a besoin d'utiliser un préfixe de justification dans une relation.
Dans la situation ci-dessous, la phrase sans relation nécessite une subordonnée, séparée par une virgule. Puisque la subrdonnée est très simple, on préfère généralement utiliser une relation, avec éventuellement un préfixe pour gérer l'ambiguité. (voir phrase avec relation)
Phrase sans relation | Phrase avec relation | (Traduction) |
---|---|---|
haemin fneina, min shaena | hae shaena min fneina | Le repas qu'a organisé le cuisinier est destiné au chat |
Comme on l'a vu dans l'exemple ci-dessus, on utilise tout de même parfois des préfixes dans les relations lorsque la phrase "normale" aurait nécessité une subordonnée qui l'aurait rendue plus lourde.
Ce cas se produit relativement fréquemment (cas de la subordonnée). En revanche, il est rarement nécessaire d'ajouter un préfixe pour "lever l'ambiguité".
Par contre, on ne met presque jamais de suffixe d'origine à un infixe de relation.
naski oneinab | Je me souviens d'un chat qui était de cette couleur orange. |
nas neina ki | Le orange que j'associe au chat (implicitement : dont je me souviens) |
Cela peut paraître bizarre, lorsqu'on se rappelle le cours sur l'origine, d'après lequel les noms portent en général le préfixe lié à leur origine, et que les noms sans préfixes sont considérés comme immédiats.
Dans cette situation, le chat n'est pas immédiat, et pourtant il ne porte pas de suffixe.
Les locuteurs de Seiso considèrent que dans ce cas particulier, le suffixe "b" (origine souvenir) a été omis pour simplifier la phrase, et que cette simplification est permise par le fait que le mot "neina" est à l'intérieur d'une relation.
La relation permet de supprimer les affixes et de laisser les interlocuteurs les retrouver grâce au contexte. (d'où l'expression "avoir un rapport avec" utilisée pour traduire ce phénomène)